COVID-19 : les répercussions sur nos producteurs et pour les produits Umano

Publié le 29 mars 2020

Pays d'où viennent les produits Umano sur une carte du monde

Umano poursuit ses activités et prend un temps pour vous partager comment la crise liée à la pandémie de COVID-19 touche les producteurs partout dans le monde. Nous avons pensé à vous partager l’information que nous recevons de nos partenaires pour vous faire entrer dans les coulisses de notre travail d’importateur.

Bien que l’approvisionnement alimentaire demeure un service essentiel, la disponibilité de certains produits Umano pourrait être affectée prochainement. Avant tout, nous demeurons à l’écoute des besoins de nos partenaires producteurs, pour leur permettre de poursuivre leurs activités dans les meilleures conditions.

Burkina Faso : dans l’incertitude

Nos noix de cajou et nos mangues séchées proviennent du Burkina Faso. La pandémie est en train d’arriver sur le continent africain, et considérant la faiblesse des structures sanitaires et les habitudes de vie d’une grande partie des populations, elle risque de faire des ravages.

La distanciation physique et le confinement seraient particulièrement difficiles à imposer. Plusieurs personnes vivent au jour le jour avec leurs revenus et ont des réserves alimentaires pour deux jours seulement. Au-delà de ça, ils doivent sortir pour travailler et acheter au marché. Il faudrait alors choisir entre la contamination et la famine…

Pour s’approvisionner, dans plusieurs cas, les gens doivent se rendre dans des marchés extérieurs où le contrôle est difficile, ou encore avec des gardiens armés, ce qui impliquerait des risques de dérapages. Une grande proximité physique est également le cas dans les transports où les gens s’entassent pour se rendre au travail.

Concernant la production des mangues, elle commencerait normalement dans un mois. Nous n’avons aucune idée où en sera la pandémie dans le pays à ce moment et comment la production de mangues serait touchée. La production de cajous, quant à elle, débute en ce moment. La récolte ne pose pas de problème de proximité entre les individus, mais les étapes de transformation, oui. Si la pandémie les frappe, le producteur envisage pouvoir conserver les noix dans leurs coques, quitte à les traiter dans quelques mois. Nous sommes donc dans l’incertitude et l’attente face à ce qui s’en vient pour l’Afrique…

Pour le moment, en collaboration avec des médecins sur place, nous nous concentrons sur la collecte et la diffusion d’information et de ressources qui permettront à nos fournisseurs de produire tout en préservant la santé de leurs employés.

Pérou : l’armée déployée

Notre panela, ainsi qu’une partie du café, provient du Pérou où l’armée est actuellement déployée dans certaines régions du pays pour obliger les gens à respecter le confinement. Nous avions prévu un réapprovisionnement par transport maritime en mai, ce qui est toujours le cas. Mais la hausse de la demande pour le sucre de canne panela ces dernières semaines a épuisé nos stocks. Il va donc falloir patienter, puisque ce produit ne sera pas disponible au moins tout le mois d’avril.

Divers pays – café : une récolte perturbée?

Pour ceux qui ont pris l’habitude de boire leur café à la maison plutôt qu’à l’extérieur depuis le confinement, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir pour le moment. Notre café provient de diverses origines, et nous avons amplement de réserves pour le moment. Cependant, comme nous l’avons mentionné, la pression exercée par les militaires, en particulier au Pérou, risque de perturber la récolte 2020 qui débute dans les prochains jours.

Québec : assez de chocolat pour Pâques

La matière première de nos chocolats provient de divers pays comme la République dominicaine, le Pérou, Madagascar et le Paraguay. La crise actuelle n’a pas affecté la récolte de cacao qui se termine. Par contre, l’artisan chocolatier qui produit nos délicieuses barres à Montréal a décidé d’arrêter la production ce 25 mars. Pour le moment, pas de panique, les réserves sont importantes et on ne devrait pas manquer de chocolat pour Pâques!

Sri Lanka : des délais à prévoir

Au Sri Lanka, où se trouve notre fournisseur principal pour les épices, les thés et le lait de coco en poudre, un couvre-feu préventif a été décrété. Il y a peu de personnes identifiées comme infectées par la COVID-19 et une faible propagation. Nous avons passé une commande et parlé avec notre fournisseur récemment. Les produits sont prêts à être expédiés, mais les délais d’expédition seront plus longs pour plusieurs raisons :

  • Le personnel a pu rentrer au travail, mais en équipe réduite seulement
  • Les papiers pour les certifications et autres documents doivent être rassemblés avant l’exportation et cela prend plus de temps qu’à l’habitude
  • Il est plus difficile de trouver des vols à coûts raisonnables pour transporter les produits.

Malgré tout, nous avons bon espoir que la commande arrive avant la mi-avril. Nous pourrons renflouer nos stocks d’épices qui commencent à manquer.

Inde : un confinement qui bloque tout

En Inde, d’où viennent nos fruits lyophilisés et plusieurs de nos épices, le pays est en confinement, tout est bloqué jusqu’à la mi-avril. Une commande a été passée auprès de notre fournisseur il y a plusieurs semaines déjà, car nous n’avons plus du tout de fruits lyophilisés. La commande est prête à partir, mais comme personne ne peut sortir de son domicile, elle ne pourra vraisemblablement pas arriver au Québec avant le mois de mai.


Nous constatons jour après jour comment la crise actuelle touche toutes les sphères d’activités et affecte les gens au Québec et partout dans le monde. Dans ce contexte, nous continuons à défendre le principe d’un commerce équitable dans les échanges internationaux.

À travers ce virus, nous avons encore une fois la preuve que nous sommes tous connectés. Les témoignages des producteurs d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud recueillis ces derniers jours montrent à quel point nous ne sommes pas égaux face à la pandémie. Beaucoup sont plus exposés et plus fragiles que nous. C’est pourquoi, plus que jamais, notre solidarité envers les producteurs de ces pays doit continuer à s’exprimer.

Pour en savoir plus : Nous vous invitons à lire cet article de Radio-Canada qui explique bien les conséquences possibles d’une pandémie de COVID-19 en Afrique.